Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a dénoncé ce mardi 23 août l’esprit mercantile de certains pays pour avoir fabriqué le terrorisme « pour des objectifs géopolitiques inavoués » et pour aussi « imposer à nos pays, souvent une guerre par procuration pour atteindre des objectifs ».
« Beaucoup de pays aujourd’hui s’intéressent à l’Afrique pour beaucoup d’autres raisons. Ils s’intéressent à l’Afrique contre d’autres pays, contre d’autres personnes », a critiqué le ministre Abdoulaye Diop lors de la 1re session de la Commission mixte de coopération Mali-Iran tenue ce 23 août en présence de son homologue iranien qui vient de boucler une visite de 48 heures à Bamako.
« Quand on s’intéresse à l’Afrique ; on s’intéresse à l’Afrique parce qu’on y voit un intérêt en dehors de toute politique de domination », fustige le ministre malien tout en auréolant l’Iran pour sa « politique africaine » et son « engagement pour l’Afrique ». Aussi, pour lui, l’Iran n’est pas dans une politique de dépendance puisqu’il apprend le Mali a pêché de lui-même.
Ainsi ces deux pays lors de la 1re session de leur Commission mixte de coopération ont décidé d’élargir le champ de leur domaine de collaboration bilatérale afin de promouvoir, entre eux, une diplomatie politique et économique pour booster les flux des échanges en deçà des potentialités du Mali et de l’Iran.
Le ministre Diop a, par ailleurs, signalé que leur défi commun reste la lutte contre le terrorisme, un combat que son pays mène depuis une décennie sans grand succès, en dépit de la présence des forces étrangères de la France et de l’Europe qui se sont repliées dans les pays voisins consécutive à des brouilles politiques entre Paris et Bamako.
Alimentant les joutes verbales entre les responsables politiques et militaires des deux pays, le chef de la diplomatie malienne indexe des puissances, sans citer de nom, d’être à l’origine du terrorisme. « Nous devons aussi rappeler que le terrorisme tel que nous y faisons face aujourd’hui, dans les dimensions que nous connaissons, est un produit fabriqué pour des objectifs géopolitiques inavoués, et pour aussi imposer à nos pays, souvent une guerre par procuration pour atteindre certains objectifs », a déclaré M. Diop.
Quelques jours plus tôt, dans une lettre signée le 15 août et adressée au secrétaire général des Nations unies, le gouvernement malien, à travers le ministre Diop, a accusé ouvertement la France de soutenir des groupes terroristes et a affirmé disposer de plusieurs éléments de preuve que les violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour « collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions ».