Allassane Dramane Ouattara, président de la Côte d'Ivoire
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Sanctions extrêmes contre le Mali : la main du président ADO

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A l’issue de sa rencontre d’Accra du 9 janvier dernier, les chefs d’Etat ‘’téléguidés’’ de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ont durement sanctionné le Mali, déjà suspendu de l’organisation, depuis le coup d’Etat du 18 août 2020. Les questions qui taraudent les esprits à la suite de cet acte qualifiées d’inhumaines par les autorités du Mali, sont : pourquoi maintenant ? Qui a intérêt à ces sanctions ?

Alors que les relations entre Bamako et Paris sont au froid, depuis des mois, à l’origine une accusation « d’abandon en plein vol » du premier contre le dernier, la CEDEAO laisse tomber les masques quant à sa dépendance vis-à-vis de la politique néocoloniale de la France en Afrique. En tout cas, la CEDEAO a aujourd’hui du mal à convaincre sur les bienfondés de sa décision de sanction contre le Mali, ces temps-ci.

Face à une junte militaire adoubée par une bonne partie des populations qui se reconnaissent parfaitement dans ses actes posés, beaucoup se demandent aujourd’hui si l’organisation communautaire ne s’est pas tiré une balle dans le ventre, à travers ces sanctions illégales et inhumaines.

En tout état de cause, l’histoire retiendra que c’est le peuple du Mali qui, dans sa grande majorité, à l’issue d’Assises nationales, a donné carte blanche pour prolonger la transition en cours, de six mois à 5 ans, sur la base des réalités politico-sécuritaires du pays. De quoi se mêle donc, la CEDEAO, une organisation communautaire basée sur la solidarité et l’assistance mutuelle, dès lors qu’elle a échoué à endiguer le fléau jihadiste qui frappe notre pays, depuis bientôt une décennie ? Pour des observateurs, point de doute que cette CEDEAO veut ‘’substituer une souveraineté communautaire factice à une souveraineté légitime du peuple malien’’ ?

Si la décision, d’une extrême sévérité, engage par solidarité l’ensemble des chefs d’Etat de la CEDEAO, que d’aucuns n’hésitent plus d’appeler le syndicat des présidents, il n’en demeure pas moins que tous ne se sentent pas responsable au même degré. Du moins quand on tient compte des élucubrations du président nigérien Bazoum, le 9 juillet 2021, lors de la conférence de presse, à Paris, qui a animée avec Emmanuel MACRON.

Là-bas, le président nigérien brandissant le protocole de la CEDEAO, comme la boussole de l’organisation communautaire, a affirmé, sans ambages : « …Les mesures de fermeture des frontières et tout le reste…, ça n’existe pas dans le traité de la CEDEAO. Voilà pourquoi nous Niger, nous n’avons pas préconisé cela…Et nous avons pris les mesures de sanctions prévues par la CEDEAO, par le Traité de la CEDEAO. Nous ne sommes pas allés au-delà. En tout cas, nous n’avons pas été d’accord qu’on aille au-delà. Mais, nous avons exigé que cela soit respecté, parce que c’est ça l’exigence de l’État de droit… ».

Dès lors, il convient d’admettre avec certains observateurs que la décision de fermeture des frontières et celle concernant le gel des avoirs du Mali à la BECEAO, ce dimanche à Accra, a été prise sous l’influence de certain chefs d’Etats, téléguidés par Paris. Dans le lot, c’est le président de la Côte d’Ivoire, Allassan Dramane Ouattara, dit ADO, qui est de plus en plus cité dans les coulisses.

Celui-là même qui n’a pas hésité à violer la constitution de son pays en briguant un 3ème mandat, sous le regard complice de ses collègues chefs d’Etat de la CEDEAO. ADO, pion de la France en Afrique de l’Ouest, est prêt à vendre son âme au diable, pour défendre les intérêts néocolonialistes de l’hexagone dans la sous-région, même au détriment de nos communautés, dit-on. En tout cas, nombre d’observateurs classent Allassane Dramane Ouattara parmi les partisans d’une ligne ferme à l’égard d’Assimi Goïta et de la junte au pouvoir à Bamako.

C’est d’ailleurs dans ce contexte que des proches de l’ancien Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, assimile la libération fraiche d’un de leur proche, Ben Souk, et d’autres ivoiriens gardés dans les prisons de Bamako sur ordre de la justice de leur pays, à une réponse de la junte aux autorités de la Côte d’Ivoire.

« Sa libération est la conséquence directe des sanctions dures adoptées par la Cedeao contre le Mali, dimanche 9 janvier 2022», peut-on lire dans Afrik Magazine.

« Il a été libéré sur décision politique, sans attendre l’avis des autorités judiciaires », assure un proche du détenu dans les colonnes du même magazine.

Cette libération, nous rapporte-t-on, ouvre une voie pour le rapprochement entre Guillaume Soro et les autorités de la transition malienne, selon des sources. C’est d’ailleurs, dans ce sens que s’inscrit le communiqué de Soro remerciant les militaires maliens, le 10 janvier 2022, tout en leur apportant son soutien face aux sanctions des Chefs d’Etat de la CEDEAO : « Au nom du droit inaliénable qu’à chaque peuple de disposer de lui-même, M. Guillaume Kigbafori SORO, dans ces circonstances particulières, apporte son soutien et son amitié sincères aux Autorités de Transition, aux autorités judiciaires maliennes mais aussi et surtout au grand et digne peuple du Mali ».

Il s’agit d’un message des autorités de la transition au président ivoirien pour sa forte implication dans la prise des sanctions  inhumaine contre le peuple du Mali.  

Dans son adresse à la nation du 10 janvier 2021, le président de la transition du Mali a appelé l’ensemble du peuple malien à se mobiliser à se donner la main pour un dénouement heureux de cette crise.