Sans un accord politique au préalable, le Parti Convergence pour le développement du Mali (CODEM) n’est pas disposé à faire partie du gouvernement en gestation sous l’égide du Premier ministre Boubou CISSE.
Trois semaines après sa reconduction par le Président de la République, le Premier ministre Boubou CISSE continue de recevoir les CV pour la formation de son gouvernement. Ainsi, les pourparlers et les conciliabules vont bon train dans les états-majors politiques pour le choix de leurs représentants. A cet effet, selon des sources, le Premier ministre a demandé à la CoFoP dirigée par Abdoulaye Amadou SY d’envoyer deux CV pour ses représentants et au nom de leur regroupement politique.
« Nous avons tenu une réunion le mardi dernier, pour discuter des CV à envoyer. Je suis porte-parole de l’EPM, donc, je ne peux pas être contre que la CoFoP envoie ses CV pour la formation d’un gouvernement d’union nationale », nous a expliqué ce mercredi par téléphone le président Abdoulaye Amadou SY. Une position qui ne fait pas l’unanimité au sein du groupe. Elle n’est pas soutenue par le parti de Housseini Amion Guindo.
Etant le plus grand parti de la Coalition, en termes d’élus communaux et de députés, la CODEM veut des garanties au Premier ministre avant d’envoyer des CV dans un contexte où le gouvernement d’union nationale est demandé et le sort de l’Assemblée nationale est incertain. A cet effet, le Parti de la Quenouille exige un accord politique, comme cela a été le cas pour le gouvernement précédent. Sans la satisfaction de cette doléance, la CODEM ne souhaite pas faire partie de la future équipe gouvernementale, nous confie l’un des responsables de ladite formation politique.
« On n’enverra pas de CV au Premier ministre dans ces conditions. Compte tenu de la situation du pays, on ne peut pas courir pour juste rentrer dans le gouvernement comme ça. Il faut qu’on sache où on va ?», a déclaré notre source. Pour elle, il y a beaucoup de choses à clarifier qui nécessitent des accords préalables.
Mieux, notre interlocuteur rappelle que le parti CODEM était dans le gouvernement au nom de la CoFoP sur la base d’un Accord politique de gouvernance qui a été signé le 2 mai 2019. Ce document politique avait déterminé le contour de la collaboration entre les différentes parties signataires.
Après cet accord, ajoute le responsable de la CODEM, ils ne peuvent pas tomber plus bas en rentrant dans un gouvernement sans condition. « Il y a un an, on a posé des conditions avant de rentrer dans le gouvernement. Pourquoi cette fois-ci, on va rentrer sans condition ? C’est la seule raison pour laquelle nous ne voulons pas faire partie de la future équipe gouvernementale», a-t-il affirmé.
Ainsi, ce refus de la CODEM va affaiblir la CoFoP en termes de représentation. Parce que le Parti est la seule formation politique de la Coalition avoir des députés et des centaines d’élus communaux, à travers le pays.