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Détention de Ras Bath : son avocat qualifie les infractions de « fantaisistes »

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C’est une audience à huis clos qui s’est tenue, ce mardi 25 novembre, à la Cour d’appel de Bamako. La Chambre d’accusation a statué sur le dossier de Ras-Bath et Rokiatou Doumbia dite « Rose la Vie Chère ». Les juges ont fixé le délibéré au 16 décembre prochain. Pour leur avocat, Me Kassoum Tapo, les infractions évoquées sont « fantaisistes » et « ne devaient pas justifier près de trois années de détention préventive ».

Ce feuilleton qui dure depuis plus de deux ans n’a pas encore connu son épilogue. Mohamed Youssouf Bathily, alias Ras-Bath, et de l’activiste Rokiatou Doumbia, dite Rose la Vie Chère restent encore en prison jusqu’au 16 décembre prochain au minimum. L’audience tenue en l’absence physique des deux détenus, incarcérés depuis le 13 mars 2023, n’a duré qu’une trentaine de minutes.

Leurs avocats en l’occurrence Me Kassoum Tapo et Mohamed Aly Bathily ont plaidé « le non-lieu ». Ils dénoncent « un dossier vide et juridiquement infondé ». Selon les explications de Me Tapo, la Chambre d’accusation devait statuer en qualité de juge d’instruction du second degré, après que les premiers juges ont estimé que les faits supposés constituaient des « crimes » nécessitant une nouvelle instruction.

Il affirme que les faits à l’origine des poursuites ont déjà été jugés. Pour rappel Ras-Bath avait été condamné pour « simulation d’infraction » à 18 mois de prison dont neuf avec sursis, pour ses déclarations sur la mort de l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. « Il a largement purgé cette peine », ajoute Me Tapo.

Pour le cas de « Rose la Vie Chère », elle a été condamnée en première instance pour « violence envers le Chef de l’État et incitation à la révolte » avant que la Cour d’appel annule cette décision. Selon Me Tapo, « ces deux décisions sont définitives fautes de pouvoir. »

Par ailleurs les deux prévenus sont aussi poursuivis pour « association de malfaiteurs » et « atteinte au crédit de l’Etat et crime à caractère religieux, régionaliste et raciste. ». Toute chose qui fait sourire l’avocat.  « Ça fait sourire mais c’est grave parce que ce sont des gens qui sont en prison depuis presque 3 ans pour des infractions fantaisistes qui n’existent pas. », défend l’avocat. A l’issue des débats, la chambre d’accusation a fixé le délibéré au 16 décembre prochain.

Moussa Bilaly Sidibé

Maliki Diallo

Diplômé de l'École supérieure de journalisme de Lille et de l'Université de Lille, Maliki Diallo est journaliste depuis 2012 au sein du Groupe Renouveau. Journaliste polyvalent, plusieurs de ses productions ont été récompensées au Mali et ailleurs.
- Le 13 novembre 2021, Prix (or) africain du journalisme d'investigation Norbert Zongo dans la catégorie télévision
- Le 29 décembre 2018, 2e lauréat du Prix national du journalisme sensible au genre
- 29 novembre 2019, 1er au prix de la Prévention de l'extrémisme violent au Sahel et dans le bassin du lac Tchad avec une enquête sur l'esclavage
- Août 2020, Prix Mali Média Awards catégorie télévision
- Août 2012, Mali Média Awards de catégorie presse en ligne