Après plus d’une année de bras de fer, le gouvernement malien et la société minière Barrick Gold ont trouvé un accord, ce lundi 24 novembre. De quoi soulager les 2 300 employés du complexe minier Loulo-Gounkoto.
« Nous sommes 2 300 employés sous contrat de Loulo et de Gounkoto. A cela s’ajoutent des sous-traitants et d’autres prestataires de services dont certains sont partis en chômage technique et d’autres ont été licenciés», détaille Bani Sacko Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de Barrick Gold. Avant de préciser que les 2 300 postes n’ont pas été touchés mais les activités ont connu une perturbation. « Nous avons tourné avec l’administration provisoire et nous tournons avec elle jusqu’à preuve du contraire. Mais la réalité est qu’on a connu des difficultés majeures. Beaucoup de fournisseurs avaient des crédits avec la société avant l’arrivée de l’administration provisoire. C’est pourquoi en termes de consommables nous avons eu des difficultés d’approvisionnement», explique Bani Sacko. Qui exprime le soulagement des travailleurs de la société suite à l’accord trouvé le gouvernement et la compagnie Barrick Gold qui exploite le complexe minier Loulo-Gounkoto.
« Le Mali devra obtenir 220 milliards francs CFA par an »
Ministre des FiNANCES
Ainsi le contrôle opérationnel du complexe « sera restitué à Barrick et toutes les accusations portées contre elle, ses filiales et ses employés seront abandonnées et les démarches juridiques nécessaires à la libération des quatre employés de Barrick détenus seront entreprises», précise la société dans un communiqué. En contrepartie, ajoute-t-elle, la compagnie minière devra « retirer sa procédure d’arbitrage contre le Mali devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI)». Selon le ministre de l’Economie et des Finances, Barrick s’engage à respecter les termes du nouveau Code minier. « Le Mali devrait obtenir 220 milliards FCFA annuel après cet accord», a-t-il précisé..
Pour rappel, le contentieux entre Barrick et les autorités maliennes, déclenché en fin 2024, fait suite à un audit du secteur minier ayant décelé « des irrégularités financières dans les opérations de Barrick Gold. L’Etat malien a donc réclamé une réparation à hauteur de plusieurs milliards de FCFA et exigé la migration de la société sous la coupe du nouveau code minier adopté en 2023. S’y ajoute le paiement d’environ 600 milliards de FCFA d’arriérés.
Quatre cadres de Barrick Gold avaient été arrêtés par la justice plus trois 3 tonnes d’or saisies les autorités maliennes. De son côté, la société minière avait saisi le CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements) basé à Washington.
A noter que Barrick Gold est l’un des plus gros opérateurs miniers au Mali. En 2024, elle a produit 20, 5 tonnes d’or au Mali. Avant la crise, le complexe minier Loulo-Gounkoto représentait 15% de la production d’or de ce géant minier.
