Dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme, le Groupe pivot/ droit et citoyenneté des femmes (GP/DCF), à travers l’Alliance Mali, a organisé, ce 25 novembre 2024, une Session de plaidoyer à l’endroit des membres du CNT et du ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, pour le respect des Droits à la santé sexuelle et reproductive en milieu scolaire.
La séance de plaidoyer a eu lieu au Lycée Débou Gnérie de Faladié, sous la présidence de Mme Berthé Fatoumata Napo, de la direction nationale de la Promotion de la femme, représentant Mme la ministre ; en présence de Nansa Konaté, Secrétaire générale du COFEM non moins secrétaire à l’organisation du Groupe Pivot/droit citoyenneté de femme. On y notait également la présence de Diakité Me Saran Keita de la commission loi du Conseil national de la transition (CNT).
Changement de mentalité
La Séance était animée par Mme Koné Virginie Mounkoro et Bourema Sidibé de l’Association pour la Promotion des Droits et du Bien Être de la Famille (APSEF).
La secrétaire à l’organisation du Groupe Pivot, initiatrice de l’événement, a indiqué qu’elle vise à sensibiliser les participants pour un changement de mentalité par rapport aux préjugés liés à la notion de DSSR en milieu scolaire, ainsi qu’à influencer les décideurs présents à s’engager pour la promotion des DSSR en milieu scolaire.
L’animation a d’abord consisté à faire comprendre aux participants, la signification du terme ‘’adolescent’’, les signes de l’adolescence ; la santé tout court et la santé sexuelle ; la reproduction et la santé de la reproduction ; les éléments qui peuvent compromettre l’adolescence, la santé sexuelle et la santé de la reproduction et le droit à la santé de la reproduction.
«Nous allons vous parler de votre avenir », a introduit Mme Koné avant de poser la question de savoir ce que c’est qu’un adolescent.
Un adolescent-répond un élève, ‘’ce sont des gens qui ne sont ni enfant ni adulte’’, ce qui a amené la maitresse de séance à conclure que l’adolescence est la période transitoire entre l’enfance et la vie adulte (10-19 ans), selon les normes internationales.
Selon Mme Virginie Mounkoro, l’adolescence se caractérise par : le changement de physiologie chez l’enfant (la poussée des seins, des poils chez les garçons, changement de voix qui devient grave chez les garçons.
A la question comment les adolescents réagissent, la réaction de la salle a été, on ne peut plus précis : « agressivité, confiance en soi révolte, grosse tête, autisme, conflit entre enfants et parents… » Ces comportements ont pour conséquences : « délinquance juvénile, grossesse indésirable ; drogue… », une raison de plus, selon l’animatrice d’expliquer que les parent doivent s’intéresser plus à leurs enfants pendant cette période.
« L’adolescence est un moment de turbulence. C’est en ce moment que les parents doivent plus que jamais s’intéresser aux enfants », a-t-elle conseillé.
Un tabou
L’adolescence est comparable, selon M. Sidibé, au temps de passage d’une « étoile filante » chez les filles ainsi que chez les garçons adolescents (un moment très court, très éclairé et qui demande beaucoup de prudence…
Cette transition nous a conduit à s’intéresser à la question sensible de la « santé sexuelle et santé de la reproduction » :
La santé étant définie comme un état de bien-être physique, morale et psychologique, social, la santé de la reproduction est donc, selon la responsable de APSEF, ‘’un état de bienêtre physique, social et psychologique relatif aux organes de la reproduction’’.
Si la santé sexuelle et de la reproduction a toujours été un tabou dans notre société, il demeure incontournable que les enfants et les parents doivent se parler sur le sujet pour éviter certains actes irréparables compromettant l’avenir des enfants.
« A notre temps, il y avait très peu d’information sur l’adolescence, mais aujourd’hui, vous avez la chance, parce qu’il y a les médias, les réseaux sociaux, des organisations de la société civile et même des centres dédiés à la sensibilisation sur la question », a soutenu Mme Koné.
Cependant, a-t-elle prévenu, une mauvaise utilisation de ces sources peut être compromettante pour les enfants. C’est pourquoi, elle a toujours privilégié parmi les solutions existantes, le dialogue entre enfants et parents.
« Approchez toujours vos parents, ils peuvent se vacher contre vous, dans un premier temps, mais sachez qu’un parent n’abandonnera jamais son enfant », a conseillé M. Boureima Sidibé.
Ce qui affecte la santé sexuelle et reproductive de l’adolescence
Il est ressorti des échanges que les problèmes qui peuvent compromettre l’adolescences, sont rentre autres relatifs : aux maladies sexuellement transmissibles, le mariage précoce et les grossesses indésirables, les difficultés d’accouchement, (les fistules, la gestion des cycles menstruels, les déchirures de l’utérus) ; l’abandon scolaire. A cette liste s’ajoutent également : les violences physiques, sexuelle, morales, l’excision, les dépressions, les menaces, les viols.
Unanimité a été faite autour du fait le manque d’information bafoue ou met un terme à l’adolescence.
Pour y remédier, il a été préconisé que des conseils doivent être donnés à la fille au même titre qu’au garçon. Malheureusement, constate-t-on, les efforts sont concentrés généralement sur les filles qui sont souvent confinées à la maison, pendant que des garçons deviennent toute sorte de menace pour ces filles.
Le droit sexuel et reproductif
Les enfants doivent jouir de leurs droits sexuels et reproductif, il s’agit entre autres du droit d’arriver à maturité avant le mariage ; le droit de choisir son conjoint. Aussi, après le mariage, les conjoints doivent avoir le droit d’accès aux services de santé ; le droit d’être soigné ; le droit de contrôler ses naissances ; le droit d’être protégé contre de pratiques néfastes.
A la fin de la séance d’animation les enfants ont souligné des préoccupations de santé sexuelle et reproductives en milieu scolaire avant de formuler des doléances à l’endroit des autorités présentes (ministères de la Promotion de la Femme et Conseil national de transition. Ces messages sont entre autres relatifs aux manques d’endroits intimes pour les filles de changer leurs serviettes hygiéniques ; la stigmatisation des menstrues dans les milieux scolaires et dans d’autres lieux publics ; le déni de ressources pour l’achat des kits hygiéniques et de multiples besoins naturels ; la peur de tache de sang empêchant certaine d’elles de participer aux activités sportives de l’école ; le manque de connaissance et d’information en milieu scolaire. En terme de stratégie, les participants ont invité à la création de clubs et grins de paires éducatrices/teurs ; la désignation de leaders de grins ; l’intégration du module « hygiène menstruelle » dans les curricula de formation des écoles fondamentales ; la création de groupes WhatsApp constamment animés par des messages spécifiques sur : les signes annonciateurs des menstrues ; les comportements à adopter avant pendant et après ; les techniques d’hygiènes ; les risques éventuels auxquels on est exposé.
Ces messages de plaidoyer des élèves ont été remis aux organisateurs et aux autorités présentes.
Saluant l’initiative, les représentantes du département de la femme et du CNT ont pris l’engagement de porter les messages aux plus hautes autorités du pays afin d’améliorer les conditions de vie et d’études des enfants en milieu scolaire.