L'épouse de feu de Soumaïla Cissé à la conférence de presse animée par Salikou Sanogo
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Crise à l’URD : la famille de Soumaila a-t-elle choisi son camp ?

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Le président par intérim de l’Union pour la république et la démocratie (URD), le Pr Salikou Sanogo a accusé ce 7 janvier Boubou Cissé et Mamadou Igor Diarra, deux anciens ministres du régime d’IBK, de vouloir « s’imposer par le pouvoir de l’argent » dans leur parti. Un projet contre toute valeur démocratique à l’origine de la contestation.

Le président par intérim contesté du parti de la poignée de main, le Pr Salikou Sanogo a animé ce samedi une conférence de presse au Mémorial Modibo Keita pour partager sa part de vérité dans l’affaire de l’URD dont les responsables à couteaux tirés dans la gestion de leur formation politique ont porté leur divergence devant la justice. En cause : le leadership de l’héritage politique de Soumaïla Cissé.

Son épouse, Assitan Traoré qui s’était toujours battue à ses côtés et restée discrète depuis le début du bicéphalisme était l’invitée vedette de la rencontre. Plus qu’une simple présence ; elle est perçue comme le choix de la famille biologique de Soumaïla Cissé en faveur du clan dirigé par le Pr Salikou Sanogo.

« La famille de Soumaïla Cissé est du côté de Salikou Sanogo pour avoir demandé discrètement en vain la suspension de la tenue du congrès extraordinaire convoqué par les Gouagnon Coulibaly. Même si pendant tout ce temps, elle n’a pas voulu afficher une position tranchée en vue de donner la chance à l’unité au sein du parti. Maintenant je crois : tout est clair « , a commenté un militant de l’URD.

« Soumaïla Cissé, de là où il se trouve, est avec nous ainsi que sa famille.(…) Nous incarnons et sommes la légitimité et la légalité. Merci à vous les militants d’être fidèles à la mémoire et aux propos de Soumaïla Cissé », a également ajouté Boubacar Karamoko Coulibaly, vice-président du parti.

Après un long moment de silence, la conférence animée par le Pr Salikou Sanogo, en plus d’être celle de présentation de vœux, était l’occasion de faire le point des procédures judiciaires. Des faits témoignant la gravité de la crise au sein du parti pour être inédits à l’URD, a affirmé M. Sanogo.

Une situation « peu reluisante »partie, selon lui, des « ambitions présidentialistes » de Boubou Cissé et de Mamadou Igor Diarra , deux anciens ministres de feu Ibrahim Boubacar Keïta, après leur adhésion à l’URD.

« Ces deux hommes allaient faire surface et introduire dans le fonctionnement du parti des pratiques aussi violentes que malsaines et contraires à tous les principes et à toutes les valeurs autour desquelles Soumaïla Cissé et ses camarades ont fondé l’URD», a déclaré Salikou Sanogo.

L’ancien Premier ministre, Boubou Cissé qui dit réaliser un rêve en adhérant à l’URD est accusé par le président intérimaire du parti de vouloir « s’imposer notamment par le pouvoir de l’argent en instrumentalisant des militants et cadres de l’URD ».

Un projet, a regretté le conférencier, porté par des cadres du parti animant la contestation et leur démarche consistait, a-t-il expliqué, à provoquer un blocage au niveau des instances dirigeantes du parti afin de pousser à un changement de directoire en favorisant l’arrivée à la tête du parti de leurs hommes.

« Nous ne saurions combattre certaines pratiques malsaines à l’échelle nationale et courber en même temps l’échine face à ces mêmes pratiques au sein de notre propre formation politique », a insisté le conférencier. 

Par ailleurs, il soutient ne pas s’opposer à la tenue du congrès extraordinaire puisqu’il est bel et bien prévu. Toutefois, a-t-il indiqué, sa convocation a allègrement violé les textes du parti et la charte des partis politiques. Motif : aucun de ces textes ne prévoit une pétition comme moyen de convocation des instances.

En outre, il a dénoncé l’usage de faux de documents par la dissidence ; des infractions pour lesquelles certains d’entre eux dont Gouagnon Coulibaly, Mme Coulibaly Kadidiatou Samaké ont été inculpés par la justice sans détention…