Reporters sans frontières a rendu public le classement mondial 2021 de la liberté de la presse, ce mardi 20 avril. De 108e place en 2020, le Mali est classé 99e pays sur 180 soit une progression de neuf places.
Malgré ce score, Reporters sans frontières (RSF) estime que des journalistes sont toujours victimes de l’insécurité au Mali.
« Bien que les atteintes à l’encontre des journalistes aient diminué, la liberté de la presse demeure fragile. A l’insécurité très pesante liée à la menace terroriste est venu s’ajouter, en août 2020, un coup d’Etat militaire. Les possibilités accrues de contrôle des médias, justifiées par la situation sanitaire, ont contribué à accentuer les inquiétudes de la profession, qui attend des nouvelles autorités de transition qu’elles consacrent enfin la dépénalisation des délits de presse », précise RSF.
En outre, déplore le rapport, les médias maliens sont soumis à des pressions officielles sur les questions traitant de la sécurité. « Les critiques de l’armée peuvent conduire à une arrestation et à une inculpation pour propos démobilisateurs de troupes ».
Enfin, RSF se réjouit du « grand pluralisme de la presse malienne, mais regrette le « manque cruel de moyens et peine à s’affranchir des diktats éditoriaux de ses promoteurs ».
Dans le même rapport, l’ONG internationale de défense de la liberté de la presse regrette le non aboutissement de l’enquête de sept ans après l’assassinat de deux journalistes de RFI à Kidal. La mort d’un journaliste à Tombouctou en 2015, la prise d’otage d’un autre dans le Centre fin 2018 et la disparition de Birama Touré depuis janvier 2016 sont également mentionnés dans le document.