Des organisations syndicales se mobilisent désormais au sein d’une Plateforme pour accompagner l’Office central de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (OCLEI). Un engagement matérialisé par la signature d’une Charte ce mercredi 8 juillet.
La cérémonie qui était présidée par le président l’OCLEI Moumouni Guindo s’inscrivait dans le cadre de la commémoration de la Journée africaine de lutte contre la corruption dont le thème retenu cette année est : « Combattre la corruption par des systèmes judiciaires et efficients ». Elle s’est déroulée en présence de plusieurs responsables de syndicats de nombreux départements.
Ce jour au Mémorial Modibo KEITA, ces responsables ont apposé leur signature sur la Charte de la plateforme des Organisations syndicales. Un acte solennel témoignant leur engagement dans la lutte notamment contre la corruption et l’enrichissement illicite. Ainsi tous, à travers ces signatures, disent stop à ces pratiques qui saignent l’économie nationale à des dizaines de milliards de FCFA par an et depuis des décennies, selon plusieurs études.
« Ma présence devant vous aujourd’hui est un témoignage éloquent, de l’engagement des responsables syndicaux de notre pays à placer la lutte contre la corruption au centre des préoccupations essentielles des travailleurs », a déclaré la porte-parole des Organisations syndicales signataires de ladite Charte, Mme Synayoko Fatoumata Dembélé au cours de sa prise de parole.
Pour elle, la participation de la société civile, dont les syndicats sont membres, est indispensable dans la prévention de la corruption comme reconnue dans les différents instruments juridiques internationaux ratifiés par le Mali. Un motif supplémentaire, a ajouté MmeMme Synayoko Fatoumata Dembélé pour les syndicats d’accompagner la mobilisation sociale contre la corruption, l’enrichissement illicite.
Ainsi, à travers cette plateforme, les organisations syndicales vont constituer un garde-fou pour, explique-t-elle, « empêcher les errements comme les fraudes lors des appels d’offres, les rémunérations illégales, l’inapplication des dispositions légales et réglementaires, le vol, le détournement de patrimoine public, la promotion imméritée, la surfacturation, l’enrichissement illicite, etc ».
De son côté, le président de l’OCLEI Moumouni Guindo, affirme que les conséquences de la corruption sur la marche d’un pays vers le progrès sont désastreuses. Avec elle, impossible d’assurer le développement d’un Etat, estime M. Guindo. Parce que, soutient-il, elle porte atteinte à la morale, à la bonne conduite des affaires publiques, à l’Etat de droit et soustrait des ressources indispensables à la satisfaction des demandes sociales.
Pire, aucune couche, aucun secteur n’est épargné. Et certains vivent de la misère des vulnérables. A cet effet, en se référant à des enquêtes menées par l’office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le président de l’OCLEI relève que la corruption de fonctionnaires était particulièrement forte dans les zones touchées par les conflits. Face à l’ampleur, la solution durable à porter de main est la synergie d’actions et la mutualisation des efforts et des moyens.