Au Mali, sur les 13 cas de décès enregistrés par les services de santé, dix ont été diagnostiqués positifs après leur mort. Ce qui aggrave le risque de propagation de la pandémie dans un contexte où la distanciation physique n’est pas respectée. La situation inquiète les services de santé.
«216 cas positifs dont 26 cas enregistrés ce samedi, 171 sous traitement, 41 guérisons, 13 décès». Ce sont les derniers chiffres fournis par le ministère de la Santé et des affaires sociales sur le Covid-19. Ces derniers jours, la courbe est brusquement monté en flèche depuis le 8 avril.
Sans être alarmiste, il faut reconnaître que la situation est inquiétante. Il faudra craindre le pire. Car cette évolution a une raison bien fondée. Pour preuve, sur les treize cas de décès enregistrés, dix ont été diagnostiqués après leur mort. «Les services de santé n’ont enregistré que trois décès sous traitement. Ces patients étaient tous âgés de 76 à 88 ans. En plus de leur âge avancé, tous les trois souffraient d’autres maladies», a précisé le directeur adjoint de la Santé, Dr. Abdoulaye Guindo.
«Les dix autres cas de décès ont été diagnostiqués après leur mort», a-t-il regretté. Une situation qui rend la tâche difficile au personnel de santé et aggrave le risque de propagation de la pandémie. Surtout que les gestes barrières sont quasi impossibles à respecter. Les marchés, les mosquées, les transports en commun et l’élection sont d’autres facteurs aggravants. Encore ce dimanche, des électeurs sont appelés aux urnes pour le 2e tour des législatives.
Selon nos informations, le premier cas enregistré à Douentza dans la région Mopti a été diagnostiqué après son décès. Il était très actif dans le milieu politique. Ce dernier a probablement contaminé beaucoup de personnes avant son décès. Car dans la même ville, les services de santé ont enregistré quatre nouveaux cas positifs quelques jours après son décès. D’après Abdoulaye Guindo, directeur adjoint de la Santé, plus de 80 personnes-contact proches de ce défunt ont été mis en quarantaine.
Aujourd’hui, la grande difficile réside plus dans le repérage des cas positifs dans la nature que la prise en charge des malades. Pour le représentant de l’OMS au Mali, Jean-Pierre Baptiste, l’augmentation des cas de contamination locale prouve que les populations ne respectent pas suffisamment les gestes barrières. «Le combat contre cette pandémie ne peut être gagné que si les populations prennent conscience du danger et suivent les instructions données par les autorités. Le meilleur médecin contre covid-19, c’est le patient lui-même. Les gens doivent être vigilants pour signaler les cas suspects le plus tôt possible», a-t-il déclaré.